Lucile Ramackers chez Rayons Libres
Notre administratrice Lucile Ramackers était l’invitée de Rayons Libres, pour parler du passage de Paris à 30 km/h maximum et des bienfaits à attendre, entre autres, pour la mobilité des femmes.
Contexte
Aujourd’hui, le 30 août 2021 la ville de Paris est officiellement une ville entière dans laquelle se déplacer sur la chaussée est autorisé à la vitesse maximum de 30km/h. Vélos, motos, scooters, bus, piétons, 30km/h maximum dans l’ensemble de la ville à l’exception de quelques axes, les boulevards extérieurs, les Champs-Elysées par exemple.
Moins vite ?
Dans les faits, nous rappelle Lucile, la vitesse moyenne d’un automobiliste dans Paris est de 14km/h quand les cyclistes se déplacent déjà à 15km/h en moyenne. Cette vitesse maximum autorisée serait finalement surtout un enjeu, pour les automobilistes, aux heures creuses, entre 20h00 et 07h00. Impossible d’oublier, même si l’usage des deux-roues motorisées n’est pas spécifiquement mentionné (ni par les autorités politiques, ni par Lucile), la pertinence de l’usage de ce mode de transport est de fait remis en question.
Quels objectifs d’une telle mesure ?
Apaiser la ville évidemment. Protéger les « usagers les plus vulnérables ». Les usagers les plus vulnérables sont les piétons. Nous tous donc. Entre 50km/h et 30km/h, le risque de décès en cas de collision est divisé par 8. Aussi, l’espoir est bien que les usagers des modes de transport motorisés se posent la question de la pertinence de leur choix de mobilité. L’espoir aussi est bien de créer un environnement perçu plus sûr pour permettre aux moins téméraires, « les femmes, les enfants, les personnes âgées entre autres », nous rappelle Lucile qu’ils peuvent choisir le vélo comme mode de transport. « La sécurité par le nombre (pour les cyclistes) étant évidemment l’un des points.
Quelles conséquences pour une telle mesure ?
Une voie 30km/h peut être plus étroite qu’une voie à 50km/h, on peut donc espérer à terme un aménagement décent pour les piétons (ça s’appelle des trottoirs). Un véhicule qui se déplace à 30km/h prend aussi moins de place (dans le sens de déplacement) qu’un véhicule qui se déplace à 50km/h (distances de sécurités réduites). On peut penser que l’emprunte au sol des véhicules motorisés sera de fait réduite. Aujourd’hui, de fait une voie à 30km/h est une voie autorisée en contre-sens cyclable. Paris pourrait donc devenir entièrement circulable en contre-sens cyclable, sauf mention spécifique. De l’exception à la règle.
Comment cette nouvelle règle sera respectée ?
Quels outils d’éducation, de répression, de contrôles seront mis en place est la prochaine grande interrogation. Paris peut s’inspirer des 200 autres villes françaises qui ont déjà décidé de réduire la vitesse maximale autorisée à 30km/h. Elle peut aussi s’appuyer sur l’expérience Grenobloise qui a imposé cette limite à 30km/h depuis 2016. D’ailleurs comme une conséquence, Grenoble est devenue la première ville cyclable de France, devant Strasbourg.