Vous vous intéressez aux nouvelles mobilités (surtout en ce moment) ? Alors vous avez forcément entendu parler de Marion Gust au Ministère des Transports. C’est en effet elle qui a piloté les ateliers de l’innovation, présidés par le député des Bouches-du-Rhône Jean-Marc Zulesi, lors des Assises de la Mobilité. Elle est actuellement en charge de la démarche French Mobility, qui vise à favoriser l’innovation dans les mobilités et qui fait suite à la dynamique des Assises.
Lors de cet apéritif, Marion nous a fait part de son parcours atypique et de sa vision de la mobilité urbaine et partagée. Elle a également pu nous raconter les coulisses de la rédaction de la loi d’orientation des mobilités qui doit être présentée prochainement en Conseil des Ministres.
Femmes en Mouvement vous donne rendez-vous le jeudi 12 avril avec Maureen Houel, Directrice Générale France de COUP !
En 2013, Maureen Houel décide de changer de carrière et se lance dans l’entrepreneuriat et la mobilité. Elle co-fonde Autonomy, le premier salon et sommet sur la mobilité urbaine à réunir professionnels, institutionnels et grand public. La première édition en octobre 2016 est un succès (200 exposants, 13 000 visiteurs). Elle rejoint ensuite COUP, filiale du groupe Bosch basé à Berlin qui propose des scooters électriques en libre-service, pour contribuer d’encore plus près à la révolution de la mobilité urbaine, et participer au changement vers des métropoles plus propres et fluides. En août 2017, elle a lancé COUP à Paris !
Entrée chez NORAUTO en 1989, Bénédicte BARBRY a été directrice du marketing entre 1992 et 1998, puis directrice de la communication de Norauto à partir de 1998. Particulièrement mobilisée à titre personnel et professionnel sur les enjeux de Sécurité Routière et de Développement Durable, elle initie dès 1992 de vastes programmes d’actions et d’engagement en matière de Sécurité Routière et d’Environnement au titre du groupe Norauto, en liens étroits avec les principales parties prenantes impliquées. Elle lance ainsi dès 2001 le Prix Norauto de la Sécurité Routière, récompensant des associations particulièrement actives en la matière en Europe, et crée la Fondation Norauto en 2005, dédiée à une conduite solidaire et responsable. Elle est en charge de la communication et du développement durable de l’entreprise devenue MOBIVIA Groupe (Norauto, Midas, Carter Cash Altermove,..) jusque 2011.
Elle est aujourd’hui Directrice des Relations Extérieures et Affaires Publiques de MOBIVIA.
Bénédicte BARBRY est également Présidente de RECYVALOR, association interprofessionnelle créée en 2008 et regroupant tous les acteurs de la filière pneumatique dont la mission est d’éliminer l’ensemble des stocks de pneumatiques recensés dans la nature sur le territoire français. Depuis Juillet 2012, elle est administratrice et Vice Présidente de l’AVERE (association et plateforme de référence de la mobilité électrique) et depuis janvier 2015, elle est Vice Présidente des Services Multimarques de l’Automobile au sein du CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile), qui fédère les principales enseignes multimarques d’entretien et réparation automobile, et Membre du Conseil d’Orientation Stratégique du CNPA .
Dominique Alba est architecte DPLG (diplômée par le gouvernement, école nationale supérieure des beaux-arts de Paris). En 1982 elle travaille au sein de l’agence Jean Nouvel avant de partir au Congo pour co piloter un programme de développement rural. Lauréate d’un concours international intitulé « structures et concept des villes de demain » organisé par la FIHUAT (fédération internationale town planners), elle voyage en Afrique et Amérique latine travaille pendant 2 ans et travaille à l’école des Mines de Paris sur « développement durable et développement minier ».
En 1986, elle s’associe avec Philippe ROUX architecte et exerce en libéral jusqu’en 2000, principalement sur des opérations de réhabilitation de bâtiments et des opérations d’urbanisme en France et en Europe et en Afrique. Elle travaille notamment en Ile de France, à Rennes et Hérouville Saint Clair. En 1994, l’agence est mentionnée au prix de la 1ère oeuvre avec une pépinière d’entreprise. Pendant cette période, Dominique ALBA enseigne à l’école de mines d’Ales et à l’école d’architecture de Bretagne. Elle s’engage aux côtés de Bertrand DELANOE fin 2000 et abandonne l’exercice libéral. De Mars 2001 à Mai 2003, elle est chargée de mission au cabinet du Maire de Paris responsable architecture, espace public et renouvellement urbain. En mai 2003, elle prend la direction générale du Pavillon de l’Arsenal, centre d’information, de documentation et d’exposition d’architecture et d’urbanisme de Paris et de la métropole parisienne. De septembre 2008 à janvier 2012, elle est également directrice déléguée de l’Atelier Parisien d’Urbanisme dont elle prend la direction générale le 1er février 2012, fonction qu’elle occupe actuellement.
Florence Gilbert en quelques mots :
Diplômée de l’ISCOM en Master de Communication Globale, Florence Gilbert, après un passage dans le monde de la publicité et de l’entrepreunariat, rejoint en 1998 l’aventure Voiture & co, l’association qui a pour vocation de permettre à tous de mieux se déplacer en polluant moins. Elle y initie, organise et accompagne la mise en place du covoiturage nocturne lors des soirées étudiantes. Ces activités, plus de 150 par an, permettent de développer l’association et d’obtenir des partenariats nécessaires pour élargir son offre de mobilité durable et solidaire. En 2005, Florence Gilbert devient directrice de Voiture & co, poste qu’elle occupe depuis. Passionnée par les actions de terrain et engagée dans le développement de services de mobilité adaptés aux besoins de différents publics tels que les personnes en insertion ou les personnes âgées. Elle initie la mise en place de les premières plateformes de mobilité en 2007. Depuis, Voiture & co devenu Wimoov gère 25 dispositifs de ce type en France et continue à se développer. En 2012, l’association signe un partenariat d’envergure avec Renault et TOTAL. Avec Total, ils créent en 2013 le laboratoire de la Mobilité Inclusive qui a pour but de faire émerger dans le débat public le sujet de la mobilité des publics vulnérables et de créer des services innovants de mobilité à destination des publics fragiles sur les territoires enclavés. Fille de publicité au début de son parcours professionnel, autodidacte, elle est aujourd’hui gestionnaire d’une entreprise sociale et dirigeante d’une équipe de plus de 100 salariés.
Les réponses de Florence Gilbert aux 5 questions de Femmes en Mouvement :
Quels sont les enjeux de la mobilité et des transports aujourd’hui ?
Selon moi, deux types d’enjeux distincts sont à prendre en compte.
D’un côté, il y a évidemment des enjeux globaux qui existent depuis plusieurs mois voire années. La mobilité rurale est l’un des principaux : il s’agit d’instaurer une équité sur les territoires ruraux afin que les usagers arrêtent de subir leur mobilité (notons que 85 % des habitants de zones rurales ont une voiture individuelle par manque d’alternatives de modes transport). Il faut également mettre en place un accompagnement à l’utilisation des transports dans le cadre de la mobilité quotidienne urbaine pour faire que les personnes fragiles y aient accès. Dans ce cadre, la loi LOM permet une mobilité inclusive grâce à un accompagnement et une gestion des freins à l’utilisation des nouveaux moyens de transports comme le covoiturage ou le vélo.
D’un autre côté, il faut désormais composer avec les enjeux émanant de la crise sanitaire du Covid-19. La pandémie comporte deux aspects aux conséquences opposées : si elle a permis une prise de conscience au niveau des enjeux écologiques et donc une envie de se déplacer autrement car chacun a mesuré son impact sur l’environnement par le biais des gaz à effet de serre émis par les transports, une peur s’est installée. Il existe désormais un frein tant financier que cognitif à cette envie de changer ses habitudes de déplacements puisque les transports sont, dans l’esprit collectif, des lieux de contagion par excellence. Le retour à l’utilisation massive de la voiture individuelle en est l’une des principales répercussions. Un besoin majeur d’accompagnement et de formation sur ces sujets émerge. C’est pourquoi, chez Wimoov, nous travaillons avec les personnes âgées pour qui la peur du virus se cumule avec les anciennes craintes que sont celles de chuter ou de se perdre. Il faut donc créer des formations destinées aux publics dits « fragiles » (demandeurs d’emploi, personnes handicapées, personnes âgées…) afin de comprendre leurs difficultés et les aider à y répondre. Un exemple concret de cela consiste à accompagner les personnes âgées dans les transports sur quelques trajets afin de les rassurer et de leur démontrer qu’elles sont en mesure de le faire seules et régulièrement sans risque accru.
Quelle est votre vision de la mobilité à l’horizon + 5 ans ?
Je pense que la mobilité va évoluer pour devenir plus organisée, c’est-à-dire qu’elle comportera plus de nœuds de mobilité rassemblant des moyens de transports nombreux et variés. Cela donnera sans doute lieu au déploiement d’un nouveau métier, celui de conseiller mobilité, qui accompagnera les usagers dans leurs changements de pratiques à travers le choix des meilleures solutions de mobilité selon le territoire. Dans cette optique, l’augmentation des propositions d’offres de moyens de transport doublée d’un accompagnement dans les changements de pratiques en fonction des problématiques de chacun semble être le modèle qui se dessine.
La mobilité deviendra également plus durable, dans le sens où elle sera davantage partagée et active. Durant la crise sanitaire, nous avons subi un arrêt brutal du phénomène « plus vite et plus loin » au profit d’une meilleure combinaison des moyens de transport pour profiter davantage de notre mobilité et de notre temps. Nous nous dirigeons donc vers une mobilité plus raisonnée et en adéquation avec le mode de vie souhaité grâce aux « hub mobilité ».
La mixité est-elle un enjeu au sein de votre organisation ? Et si oui, à quels niveaux ?
La mixité est évidemment un enjeu au sein de Wimoov, pour plusieurs raisons mais principalement parce que les questions de mixité rejoignent celles de diversité : c’est une richesse à tous les niveaux, des conseillers mobilité aux organes de décision. La mixité et la parité sont inscrites dans l’ADN de la structure, elles ont toujours existé sans que cela n’ait constitué une contrainte car cela s’est instauré naturellement. Nous faisons attention à ce qu’un dialogue social continu et constructif s’exerce sur ces questions.
J’ai moi-même bénéficié de cette atmosphère tolérante en été nommée directrice de Wimoov en 2005, à mon retour de congé maternité. L’organisation très flexible des horaires de travail (avec la possibilité d’aller chercher les enfants à 17h) permet de ne pas avoir à choisir entre la vie personnelle et professionnelle.
Nous élargissons cette vision des choses aux questions de handicap : nous publions des annonces destinées à des personnes en situations de handicap, les locaux sont adaptés pour les employés qui en ont besoin et ce, au-delà de l’obligation de se conformer à la loi en vigueur. Pour notre structure, cela relève de nos convictions et d’un apport de richesse pour tous puisque ces mesures bénéficient à tout le monde en termes de niveau de qualité de vie au travail.
Il ne faut pas négliger que la mise en place de ces mesures sur la mixité et la diversité a pu être facilitée par le fait que nous exerçons dans un milieu à la fois associatif et plutôt féminin.
Un de nos engagements est de promouvoir une mobilité inclusive. Avez-vous en tête des mesures ou des politiques publiques inspirantes ?
J’aimerais d’abord souligner les apports de la loi LOM promulguée en décembre dernier en termes de promotion de la mobilité inclusive.
Je pense que nous devrions nous inspirer des mesures prises au Danemark et au Japon, pays qui imaginent leurs politiques de transport pour les publics les plus en difficultés, à l’inverse de la France où nous instaurons des mesures « sparadrap » qui ne font (la plupart du temps) que masquer un problème de fond. En d’autres termes, je pense que les mesures ou politiques publiques inspirantes sont celles à vocation universelle dès leur conception, à l’instar du système de codes couleurs sur les quais de métro au Danemark qui permet de pouvoir voyager quand on est étranger ou qu’on ne sait pas lire par exemple. Cela a l’avantage de ne pas stigmatiser des personnes concernées. Dans cette optique, nous essayons chez Wimoov de rendre inclusives les offres actuelles, même si cela devrait être pensé avant leur mise en place.
Être une femme dans le secteur des transports : un atout ? Une barrière ? Quelle est votre expérience ?
Quand j’ai commencé dans cet environnement, c’était la double peine : jeune et femme mais ça a agi un moteur pour moi d’être reconnue et entendue.
Aujourd’hui, deux points me rendent très enthousiastes : la nouvelle génération a une culture différente : la mixité est un fait et les femmes ont fait leur place dans ce monde qui change. Beaucoup de femmes occupent des postes à responsabilité : opérateurs / AOM / Start UP et notre ancienne Ministre chargée des Transports. Aujourd’hui, je pense que si on devait me décrire ça serait plutôt passionnée qui primerait plutôt que le fait que je suis une femme. Il faut que nous restions vigilantes et que nous assumions de peut-être avoir une sensibilité plus forte sur les sujets d’exclusion, de management ! et donc engageons-nous, permettons-nous de ne pas être un homme : je pense que ça permet à l’ensemble de l’environnement d’évoluer.
Politiste de formation (Master Sciences Po Paris), Alia Verloes est spécialiste de l’analyse des comportements de mobilité. Cheffe de projet chez 6t-bureau de recherche depuis 2013, ses travaux portent principalement sur l’analyse des usages et des nouveaux services de mobilité (autopartage, vélos en libre-service, vélos à assistance électrique, VTC, mobilité intégrée, véhicules autonomes).
Elle est également en charge de la stratégie de communication au sein de 6t et, depuis juin 2016, du développement international de la structure, notamment aux États-Unis.
En parallèle, elle intervient à Sciences Po Paris, dans le Master « Governing the Large Metropolis » sur les enjeux de mobilité et à l’École d’Urbanisme de Paris dans le Master « Transport et Mobilité ».
En 2017, elle est reconnue comme l’un des « Emerging Leaders in Transportation », distinction décernée par l’Université de New York (NYU Wagner – Rudin Center for Transportation Policy and Management).
Pour cet apéritif de rentrée, Femmes en Mouvement vous avait proposé un format inhabituel : boire un verre (au Gentleman – 1bis rue d’Hautefeuille) avant d’enchainer sur une séance de cinéma pour découvrir le nouveau film de Tonie Marshal Numéro Une, au cinéma MK2 Odéon.
« Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l’énergie, jusqu’au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d’influence lui propose de l’aider à prendre la tête d’une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d’ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s’annonçait exaltante, mais c’est d’une guerre qu’il s’agit. »