L’équipe lyonnaise de Femmes en mouvement est heureuse d’avoir accueilli deux invitées de marque :
Pascale Gibert, Directrice Générale chez Lyon Parc Auto, avec un parcours dans la stratégie de projet et le développement territorial en France et à l’international
Priscillia Petitjean, Fondatrice et Directrice Générale des Ateliers de l'Audace, association encourageant l’usage du vélo, sa réparation et son recyclage
Parcours de nos invitées
Pascale Gibert, Directrice Générale de Lyon Parc Auto
Pascale a suivi des études d’ingénieur en Génie Civil et Urbanisme à l’INSA de Lyon parce qu’elle était bonne en mathématiques, mais elle a toujours eu un intérêt profond pour les sciences politiques et sociales. Dans son parcours professionnel, elle n’a donc cessé de mettre en lien la technique et l’humain (dans le contact client, le travail en équipe projet, ou le sens même des projets qui sont au service des humains). Pascale a travaillé en France et à l’étranger, en bureau d’études transport, en collectivité territoriale, sur des métiers de stratégie, de marketing territorial et de développement de projets puis a intégré Lyon Parc Auto en 2021.
La crise sanitaire et les enjeux environnementaux imposent un nouveau cap, un nouvel élan à LPA comme à tant d’autres structures. Quelle meilleure piste que de se tourner vers l’humain pour se transformer ?
Pourquoi dans les métiers des infrastructures ou du bâtiment l’image est-elle si dure ? Pourquoi confondre rigueur et rigidité ? Comment transformer cette image pour parler aux humains qui la constituent ou qui la côtoient ? Car si jusque-là, le client de LPA était la voiture, aujourd’hui c’est l’humain mobile qu’il faut accompagner. L’idée est désormais de s’adresser à lui et à ses besoins, bien plus vastes que le placement d’un véhicule.
C’est au piéton, à l’humain, qu’il faut proposer des services : des services de mobilité, des services de stationnement, des services de réparation, d’entretien ou de stockage, des services complémentaires au déplacement et aux activités dans la ville (douche, toilettes,…). L’humain vit une expérience, un parcours, un itinéraire avec une finalité.
Priscillia PETITJEAN, Directrice des Ateliers de l'Audace
Priscillia a toujours recherché le lien social, humain et la possibilité d’accompagner la progression des autres dans son parcours. La mécanique et plus particulièrement celle du vélo est une passion qu’elle nourrit et dont elle a fait le fil conducteur dans sa vie personnelle et professionnelle. Il lui a paru naturel de l’utiliser comme support de l’insertion : la formation par le cycle est venue rapidement comme une logique de vie.
Après des études techniques en logistique et transport, puis en commerce et développement Priscillia a démarré sa vie professionnelle dans des entreprises privées ou associations de réinsertion avec comme fil conducteur le cycle à la fois dans des métiers de réparation, de ventes ou de conseil en aménagements cyclables.
Le vélo, ce support universel répond à divers objectifs et apporte des bénéfices à tous : activité sportive, activité manuelle, mode de déplacement rapide, universel, écologique et à la portée de tous les porte-monnaies. Les humains ont besoin de travailler, de se déplacer, de se déplacer pour accéder au travail. On travaille en réparant des vélos, on se déplace vers son travail avec un vélo, un vélo reconditionné est accessible au plus grand nombre, il est constitué d’un ensemble de déchets que l’on ne génère pas, le cercle est intégralement vertueux. Par ailleurs, les métiers de la mécanique font partie des métiers en tension qui peinent à recruter. Former des candidats à la réinsertion professionnelle à ces métiers est une promesse d’avenir pour eux comme pour le secteur.
La concomitance de ces facteurs a été une opportunité pour créer une entreprise vertueuse répondant à un vrai besoin économique et à une nécessité environnementale tout en poursuivant l’objectif humain premier, la volonté d’apporter, par l’apprentissage d’un métier, une raison d’être et la reconnaissance à des individus malmenés par la vie. Priscilla a donc créé les ateliers des Ateliers de l’Audace en 2020, en pleine crise COVID, poussée par la forte demande de vélos, de réparations de vélos mais aussi et surtout pour répondre à une volonté d’accompagner des humains en marge de la société.
Deux approches, une finalité similaire, un échange riche !
Ce qui lie nos deux intervenantes ce soir, c’est cette volonté de mêler l’humain et la technique, de mettre la technique au service de l’humain, mais aussi la volonté de concrètement changer la société dans cette perspective.
L’une a suivi un parcours initié par la technique (ingénieure) et a façonné sa carrière en y incluant l’humain. L’autre a démarré son parcours par l’accompagnement social et solidaire et a saisi la puissance de la technique pour valoriser l’humain et le remettre sur le chemin de la société.
Pour changer la société, la première a choisi de changer les choses de l’intérieur, en acceptant d’entrer dans le rang et dans le fonctionnement de notre société pour la changer de l’intérieur, la seconde a fait de sa singularité une marque de fabrique et a choisi de créer une structure à l’image de ses objectifs pour les réaliser, refusant d’accepter les codes classiques et les moules.
A l’heure ou la multimodalité est le maitre mot, ou les enjeux écologiques nous obligent à repenser notre mobilité en diminuant le tout voiture, comment faire évoluer le métier de LPA qui à l’origine est le stationnement ? Comment faire la transition d’un modèle économique qui fonctionnait, vers un autre plus ouvert et vertueux tout en utilisant ses infrastructures et ses moyens humains ?
Car malgré les mutations des centres villes, et les changements en matière de déplacement, les parkings sont toujours aussi pleins. L’objectif de la feuille de route de Pascale Gibert est donc de se diversifier bien au-delà de l’activité de stationnement de la voiture individuelle, de rendre l’offre plus vertueuse, en la tournant vers les autres modes, au travers de services, voire en accompagnant le parcours avec des services complémentaires. Il est important de dédiaboliser ou déculpabiliser le client qui vient en centre-ville avec sa voiture, mode de transport encore majeur dans l’image modale des villes mais non pas moins indispensable pour nombres d’entre nous malgré la diversité des mobilités offertes.
LPA propose désormais des services de conciergeries comme des consignes, la location de vélos ou trottinettes électriques, l’accès à des voitures en autopartage, à l’information sur les transports en commun ou la réparation, le lavage de véhicules ou l’accès à des douches. Mais il ne s’agit pas de mettre seulement à disposition des infrastructures et des services, l’accompagnement des clients à la connaissance et à l’utilisation de ces services s’avère indispensable. C’est l’enjeu majeur. En effet, tout est question de masse critique : tant qu’un service n’a pas atteint une certaine masse d’utilisateurs, une visibilité, une légitimité, son usage ne prend pas. Cela s’est avéré pour l’autopartage, pour le covoiturage, ça l’est pour bon nombre de services additionnels, pour lesquels le personnel LPA explique, argumente pour convaincre. Dans toute activité nouvelle, pour toute innovation d’usage, le déroulement est le même. Il y a toujours des pionniers qui explorent les terrains vierges et les nouveautés, mais les suiveurs, qui sont la majorité d’entre nous, ont besoin d’avoir un pourcentage de gens comme masse critique pour se convaincre de l’intérêt et ainsi se caler dans le sillage des pionniers.
Dans les développements de LPA, l’autopartage est encore aujourd’hui trop confidentiel mais en massifiant le service, il devrait décoller, ce qui est en cours. Il ne sera plus un service original ou marginal, mais il deviendra une norme. L’idée est de faire changer de camp à la normalité nous précise Pascale Gibert, c’est alors qu’un service peut prendre son envol.
PriscillIa Petitjean apporte un complément : « la norme est en effet un point d’orgue important pour opérer un changement d’usage, pour autant, les différences entre individus et usages sont importantes, elles nous enrichissent et il ne faut pas tomber dans l’uniformité ». Car c’est bien la mise en avant de la diversité qui a motivé la création des ateliers de l’audace : pour démontrer que la différence des personnes qui constituent cette association et leur implication fait partie intégrante de sa mission économique et sociale. La rencontre de personnes très différentes autour d’un même élément commun : la pratique et la réparation du vélo.
En présentant 2 activités si différentes, l’une avec une assise économique et une notoriété certaine (LPA), et l’autre avec un démarrage encore récent une activité en plein essor et un modèle encore fragile (les ateliers de l’audace), l’objectif de cette soirée est de faire passer un message : deux dirigeantes très différentes avec des approches différentes poursuivent des objectifs qui se rejoignent, transformer notre société pour qu’elle soit plus humaine, en s’appuyant sur des équipes pour le faire. Et pour les deux dirigeantes, il y a une prise de risque indispensable pour opérer cette transformation : l’une parie sur du personnel en réinsertion pour reconditionner des vélos et les vendre et l’autre en présentant un service de partage au sein d’un lieu de stationnement, historiquement temple du véhicule individuel privé.
En portant chacune l’objectif de changer la norme, voire de la casser, car en réalité, c’est la diversité qu’elles semblent vouloir massifier… Pour Pascale, la norme de la mobilité urbaine doit devenir une variété d’usages et de services adaptés au vrai besoin au cas par cas de chaque humain dans son expérience urbaine ; Pour Priscilla, la norme du cycliste et du mécano-vélo, c’est qu’il n’y en a pas, c’est un humain, homme ou femme, de toute origine sociale ou culturelle, accidenté ou pas par la vie. La norme serait-elle la diversité ?
Pour autant, dans les deux cas, seul le dépassement d’une masse-critique de marché rendra viable et pérenne leur activité nouvelle, c’est donc sur l’atteinte cette masse critique que repose la transformation sociale et humaine qu’elles proposent chacune.
Question posée à Priscillia Petitjean :
Comment concilier un besoin humain, la réinsertion de personnes en difficulté et la reconnaissance par le travail et l’équilibre économique pour une association de réparation et de ventes de cycles ?
Les ateliers de l’audace réparent, vendent mais cela reste très moléculaire. Pour que l’entreprise puisse être à l’équilibre financier, la pratique du vélo doit continuer sa lancée. La formation des personnes en difficultés reste la partie fondamentale de l’atelier même si l’insertion est sans cesse diabolisée.
La difficulté est-elle de mettre de l’humain dans l’entreprise ou de rendre l’humain plus entrepreneur ? Tout est question d’ajustement et d’avoir une zone tampon pour créer le bon dosage.
Priscillia nous explique comment est venue l’idée des ateliers de l’audace : à l’origine une initiative très personnelle, elle a participé à un 1er atelier pour l’association Notre dame des sans-abris pendant 4 ans. Le taux de réussite et l’accès au logement qui ont suivi ont été très positifs. A partir de là, « ma conviction était que la possibilité donne la responsabilité ». C’est en constatant qu’en allant de l’avant, avec de l’entraide, les forces sont démultipliées et l’«on a commencé à convaincre que l’on pouvait faire quelque chose en formant des publics fragiles» c’est-à-dire des personnes avec des handicaps, ou en rupture, ne correspondant pas à la société, des personnes dites marginales, des personnes qui ont peur de se lancer dans le travail, des personnes dont les chemins de vie ont été chaotiques et qui ont été blessées. Le but était d’accueillir les énergies, et d’en faire une force positive : aujourd’hui les ateliers de l’audace c’est 26 salariés avec 0 retard, 0 absence, et une motivation sans faille. L’argument économique est important pour construire une entreprise, mais l’énergie de chacun pousse les montagnes. Il s’agit désormais de poursuivre dans le temps pour soutenir l’activité et maintenir les emplois et les espoirs qui vont avec.
Les difficultés sont bien entendu de faire fonctionner la machine pour assurer l’équilibre financier mais également d’assurer un certain équilibre humain dans l’entreprise : « Le public que l’on a du mal à faire venir se sont les femmes car les métiers sont genrées ». Actuellement les Ateliers comprennent 4 femmes sur 34 personnes même si la pratique du vélo est équilibrée entre les femmes et les hommes, sa réparation conserve une image très masculine alors qu’elle est à la portée de toutes les mains.
Chez LPA, même constat : 230 personnes constituent l’entreprise, réparties en 1/3 dans les bureaux et 2/3 dans les parcs. La présence féminine est plutôt équilibrée dans les métiers administratifs Mais quasiment absente des métiers de terrain.
Quelles pistes pour faire évoluer cet état de fait ?
L’accompagnement au changement est un point crucial :
Pour bousculer les habitudes ou les mœurs, il est nécessaire qu’il y ait 3 éléments de changements :
La volonté de changer,
des outils à disposition pour changer qui soient confortables à utiliser. S’ils sont une peine, si l’usage est compliqué, on essaie, puis on abandonne,
que les nouveaux outils donnent du plaisir, que leur utilisation soit ludique.
Ensuite, il faut une communication et une médiation :
Les usagers doivent avoir connaissance de l’existence d’une possibilité nouvelle de faire ce qu’ils font autrement par habitude.
Il faut enfin les accompagner pour tester, expérimenter, adopter.
Il peut aussi y avoir un élément déclencheur qui fait que le changement se fait réellement, une rupture. Une crise sanitaire, une nécessité climatique et des obligations, comme le confinement par exemple. Pour briser le cercle des habitudes rien de tel qu’un changement brutal pour que l’impact soit massif, et c’est bien ce qu’on le vient de vivre concernant le secteur de la mobilité.
En quoi les espaces multimodaux ont un rôle à jouer dans l’apprentissage des nouveaux usages ?
Pour un atelier de réparation, l’apprentissage à la fois du métier et de la pratique est le point d’ancrage tandis que pour LPA qui est un lieu de stockage de véhicules au départ, l’apprentissage est plus complexe. La vision stratégique est que demain LPA sera une société de service à destination des piétons et des nomades urbains, des habitants ou visiteurs mobiles qui viennent se « débarrasser de leur véhicule » pour vivre une autre expérience (louer un vélo, accéder à un service de douches, un espace de réunions, …) et avoir un usage de mobilité alternative. Mais pour cela il faut accompagner les gens et leur expliquer comment faire, jusqu’à concevoir des tutos pour passer le cap et faire du surmesure avec les clients. C’est un peu la transition de la mobilité assez forte pour multiplier les usages. L’automobiliste n’est pas qu’un automobiliste mais aussi un être humain qui a d’autres projets.
Autre exemple d’intermodalité en Espagne qui a fait bouger les services (intervention d’un participant) :
2 villes espagnoles ont testé la conciergerie de la voiture avec des services qui débarrassent tout ce que demande les déplacements en voiture. L’objectif était d’enlever les fardeaux du conducteur lié à son usage de la voiture pour augmenter l’utilité des parkings. Avec une 2ème vertu : celle d’enlever la mauvaise image de la voiture et de rendre le stationnement utile et ouvert vers d’autres perspectives, dans une logique plus servicielle, avec le plaisir de l’expérience en ville. L’idée ici était de marketer la mobilité à partir de la voiture.
Pour Pascale Gibert, LPA est en « pleine transformation et apprend en avançant ». L’autopartage va à l’envers de l’individualisme, c’est la mutualisation. Idem pour l’offre LPA&Co qui commercialise les places de parkings vacantes dans les parcs privés immobiliers partenaires.
Alors comment s’inscrire dans le réseau de la mobilité quand on est LPA avec des capacités financières versus une association de réinsertion ?
Les armes ne sont pas les mêmes, et c’est là que les partenariats peuvent entrer en jeu. LPA a toujours été acteur dans la ville, avec pour ambition d’apporter des services et de la place pour accueillir des expérimentations.
LPA porte une vraie préoccupation de responsabilité sociale et sociétale.
Il faut comprendre les besoins et les opportunités de mutualisation et inventer des services adaptés. Aujourd’hui, les demandes qui nous arrivent du territoire, c’est aussi bien une copropriété qui souhaite mutualiser ses parkings en offrant des heures de stationnement vacantes, que des entreprises qui souhaitent mutualiser leur pool de voitures avec des particuliers qui vivent à proximité. On ne peut pas se satisfaire d’un usage, on se doit d’être frugaux et d’optimiser ce qui peut l’être. Mais tout en conservant en tête que le confort rentre en compte dans le parcours et en cherchant des solutions pour que le client ne rencontre aucune friction. On est donc sur la transformation du service et la transformation du modèle économique.
La question du modèle économique reste entière.
Dans les transports en commun, l’usager ne paie pas tout. Pour manger bio le client est prêt à payer plus. Pour devenir vertueux, le prix est à recomposer et pas nécessairement en réduction de coûts. La contrainte est aussi un argument qui pousse le changement de comportement. L’équilibre et les modalités de financement restent à inventer, tout est en construction.
Ce qui est par contre évident, c’est que l’aire du partage a commencé et qu’il faut s’y préparer. La plupart des grandes entreprises préparent les équipes et les structures en attendant la maturité du marché. Ceux qui ne s’y préparent pas ne se transformeront pas assez vite pour survivre au changement.
Comment aller de l’humain vers l’entreprise pour atelier de réparation ?
Aucune entreprise ne fonctionne sans humain, quand les petites mains ne sont plus là tout s’arrête on l’a vu pendant le covid. La conception de Priscillia Petitjean est d’ « Etre au service des personnes que l’on forme pour créer des mécanismes économiques. Car la première énergie que l’on a, c’est d’abord celle que l’on recrute : une volonté, une capacité de réagir par rapport à la situation. »
« Etre entrepreneur n’a pas de sens que si on agit et on s’investit. Toute capacité implique une responsabilité (système alternatif). La vraie valeur est la différence et j’ai choisi de donner la parole à des personnes qui n’ont pas les moyens d’agir et d’être valorisées pour inspirer et que d’autres personnes suivent ensuite ».
Quels regards passés et futurs avez-vous sur vos métiers de management et de développement ?
Pour Priscillia, le parcours technique en tant que femme dans le métier du vélo a été un moyen de s’exprimer, même si les femmes sont parfois infantilisées par les autres. La jeunesse et le genre ne l’avantageaient pas en termes d’adhésion pour être en position de management notamment. Mais
l’empathie, la solidarité sont des pygmalions qui peuvent interférer !
Tandis que pour Pascale Gibert, le genre n’a pas été bloquant dans son parcours, même si pendant les études, en génie civil et urbanisme, les femmes étaient peu nombreuses. Sans minimiser le sujet des discriminations faites aux femmes dans la société, Pascale Gibert rappelle que les discriminations faites aux hommes existent aussi dans notre société : les hommes ne « peuvent pas » s’habiller comme ils le souhaitent ou pratiquer certains sports librement (exemple de la garde-robe très étoffée des femmes versus celle des hommes ou de la natation synchronisée pour les hommes).
Intervention d’une participante :
On parle de plafond de verre pour les femmes mais pour les hommes on peut faire le parallèle avec le plancher de verre avec la difficulté à obtenir un temps partiel pour s’occuper de ses enfants ou à avoir un salaire moindre par rapport à leur conjointe ou homologue femme.
(cf un livre sur ce sujet : « les hommes protégés » de Robert Merle)